La peur de se tromper ?
On est des centaines à avoir essayé un jour ou un autre : écrire.
Oui, mais quoi ? Pour quoi faire ? Pour quelle raison ? Pour parler à quelqu'un en particulier ? A tous ? A soi-même ? Chacun trouve ses motivations, je suppose. On n'écrit pas mécaniquement sans but, juste pour expulser des mots, mais par besoin. Je me souviens avoir eu des flashes, des mots, des phrases qui me venaient en me disant : "Ok, grouille-toi à finir ce que tu fais et écris ça" et pfiout ! Pas le temps d'arriver à la feuille que les mots avaient disparu. Evaporés.
Ceci dit, si je devais écrire, je suis certain que ce serait pour quelqu'un en particulier, pour lui raconter une tranche de vie, ou bien plusieurs, successives ou aléatoires. Mais pour lui dire quoi ? Lui parler d'amour, sans doute, mais pas n'importe lequel. Le plus intime, le plus fort, celui qui transporte, secoue, transcende. Lui parler de doutes, de craintes. Quitte à en être maladroit. Lui faire comprendre à quel point tous les sentiments les plus antagonistes peuvent se mélanger pour sublimer ou faire mal. Des sentiments profonds, sincères, qu'on n'est capable de dire seulement quand on est très attachés. S'en excuser, s'en vouloir, mais toujours être vrai. Etre soi, dans sa flagrante imperfection.
Si je devais lui écrire un mot, une phrase, un chapitre ou un roman, ce serait comme ça. Toujours.
Et si c'était vrai ?